Perrine Boudy
Perrine Boudy (née en 1995 à Versailles) développe un travail de dessin, de céramique et d’installation où le corps, l’objet et le décor s’entremêlent avec humour et délicatesse. Diplômée de la Villa Arson (Nice, 2023) après une formation à l’Atelier de Sèvres, elle explore une esthétique du fragment et du motif, entre référence antique et pop contemporaine. Son univers mêle la fausse naïveté des carnets de croquis à une grande maîtrise formelle : chaque pièce devient un espace narratif, un théâtre miniature.
Son travail a été présenté à Drawing Now (Paris, 2024), à Ceramic Brussels avec la galerie Sorry We’re Closed, ainsi qu’à la galerie Valérie Delaunay (Paris, Marseille, Villefranche-sur-Mer) et à la Villa Arson. Elle collabore aussi avec des lieux de vie (Hôtel Amour, Nice), mêlant art et quotidien.
Publiée dans Beaux Arts Magazine, Art Press, The Drawer et Maison, Boudy s’affirme comme une voix émergente de la jeune scène française, où l’ornement redevient un terrain de jeu critique et sensible. Elle vit et travaille à Nice.
Très inspirée par Christian Bérard, Betty Woodman, Matisse, ou encore Valentine Schlegel, je ne me définis pas comme céramiste mais comme dessinatrice. Cela est très important pour moi, car j‘aimerais que mon dessin devienne une manière de penser/voir les choses. Il y a cet extrait de «Je dors, je travaille» de Valentine Schlegel qui m’a apportée beaucoup : «Je suis une femme - j’ai choisi pour m’exprimer des lieux cachés. L’intérieur de «ma» maison - c’était une ruine - j’ai osé. Je n’ai pas essayé de faire une oeuvre. Il fallait vivre et survivre avec ce que j’avais - un corps solide. Une oeuvre liée au corps, l’utilitaire. J’aime le quotidien exceptionnel. Je pars du geste - quand je construis ou fabrique des objets. De 17 à 53 ans si on fait beaucoup il se passe plein de choses. Et je fais sans arrêt.»
Graziella Semerciyan écrit, à propos de son travail : «Perrine Boudy, fraîchement diplômée de la Villa Arson, a présenté une exposition de fin de cursus rendant compte de ses terrain de prédilection. Le dessin, le volume et la mise en espace sont intimement liés et se développent selon des répertoires associant un fort goût pour l’antique et un traitement très synthétique d’un dessin qui évoque les planches d’illustration et le jeu sur la notion de série. Son dessin répétitif à main levée est un moyen de jouer aussi sur la déformation du motif et cette impression est renforcée lorsque le trait court sur le volume des vases pansus qu’elle monte elle-même et qui trouvent leur équilibre sur un fil.»


