Andrew Casto
Andrew Casto est un artiste céramiste américain. Depuis plusieurs années, il développe une œuvre qui s’inspire directement des processus géologiques, cherchant à figer dans la matière les forces souterraines et les tensions organiques à l’origine des formes naturelles.
Ce qui anime Andrew Casto, c’est l’observation minutieuse du désordre ou plutôt de l’équilibre fragile entre structure et effondrement. L’argile, dans sa plasticité et sa fragilité, est pour lui un partenaire de jeu idéal. Il la pousse à ses limites : elle craque, s’effondre, se fissure, coule, colle, se tord. Et pourtant, elle résiste. Elle survit. À travers cette matière en tension, l’artiste capte quelque chose de fondamental sur l’existence : notre capacité à nous reconfigurer sans cesse, à composer avec les ruptures, les pressions, les forces invisibles.
Ses sculptures semblent souvent issues de paysages imaginaires ou d’écosystèmes inconnus. Elles prennent la forme de masses biomorphiques, accidentées, comme façonnées par le temps ou la gravité. À ces volumes organiques, il associe une palette chromatique vive, parfois éclatante, parfois assourdie, contrastée par l’usage de glaçures blanches et dorées. Cet usage de la couleur n’est jamais décoratif : il agit comme une tension supplémentaire dans la pièce, un choc visuel qui souligne la vitalité de la matière et l’humour discret qui traverse tout son travail.
Car si le chaos est central dans l’œuvre d’Andrew Casto, il n’est jamais lourd ni dramatique. Il est au contraire porté par une joie, une légèreté, un goût pour l’imprévu et le vivant. Ses sculptures, aussi complexes soient-elles, laissent toujours une place à l’amusement, à l’intuition, voire à l’accident heureux. Cette approche rend son travail profondément humain : ancré dans une conscience aiguë de la matière, mais toujours traversé par une forme de liberté intérieure.
Exposé dans de nombreux musées, galeries et biennales aux États-Unis comme à l’international, Andrew Casto s’inscrit dans une génération d’artistes qui renouvelle le langage de la céramique en l’ancrant dans une lecture du monde contemporaine, sensorielle et intuitive. Avec ses œuvres, il célèbre une matière qui, comme la vie, ne cesse de se transformer, avec éclat, avec humour, et avec une certaine tendresse désordonnée.